La colonie d’abeilles dans la ruche en janvier

Pour ceux qui pèsent leur ruche tous les mois, on constate en pesée arrière environ 500 grammes à 1 kg de décroissance de poids par mois. Au cours de janvier, puis de février, cette décroissance va s’accélérant, il faut surveiller les pains de candi.

Le couvain redémarre vers la mi-janvier, plus tard dans les zones plus froides, plus tôt dans le sud. L’allongement de l’ensoleillement, la lumière plus vive qui entre par le trou de vol stimule les abeilles, elles consomment les réserves de miel et de pollen, la gelée royale apparaît la reine reprend sa ponte.

Par une belle journée, allez poser la paume de la main sur le fond du couvre-cadres nourrisseur. S’il est mince vous pourrez sentir une certaine tiédeur. C’est le signe d’une colonie vigoureuse.

Dégager le rucher des ronces et broussailles, préparer des accès plus facile si besoin, là où une brouette ne passe pas le dos de l’apiculteur souffrira. C’est son premier ennemi. 

Coté nourrissement, placer des pains de candi, même si les ruches sont lourdes. Vous réservez les réserves de miel et pollen qui seront bien nécessaires en avril si la pluie ou le froid faisaient des leurs. La colonie en pleine croissance de couvain serait en manque de nourriture chaque fois que les butineuses ne pourraient sortir. Le candi protéiné sera pris comme les réserves de miel, il ne sera pas stocké. Dans le sud, si les températures le permettent, il est possible de nourrir les abeilles au sirop dès la mi-janvier. Attention cependant à limiter la fréquence de ces apports à 1 ou 2 fois par mois pour éviter l’essaimage.

3 à 5 % de levure de bière lyophilisée, semblent représenter une bonne supplémentation alimentaire. Jean Riondet propose la réalisation d’un candi à froid (ou presque) en faisant bouillir 1l d’eau dans lequel il met ½ sac de sucre (soit 500g) pulvérulent, après un brassage vigoureux avec un malaxeur à ragréage. Laisser remonter en température jusqu’à ce que l’ébullition reprenne, mettre l’autre moitié du sac puis la levure et brasser jusqu’à ce qu’un peu de vapeur s’échappe à nouveau de la bassine. Il coule ensuite cette pâte fluide dans un toit de ruche doublé d’une feuille de polyane. Quatre planchettes mises en croix coupent la pâte en 9 morceaux égaux. Durée de l’opération 16 minutes. 

L’entretien du matériel en janvier

C’est le temps de l’entretien des corps de ruche, des hausses. Nettoyage, peinture, imprégnation, selon les habitudes de chacun. Il n’y a pas de remède miracle, un produit de qualité pour assurer une bonne protection sur un bois de mauvaise qualité ne donne pas de résultat satisfaisant. Avec des bois de qualité, les ruches sont encore là ½ siècle plus tard !

Ne jamais lésiner sur la qualité des corps de ruche. Sauf si on envisage que l’apiculture ne durera pas plus de temps que la passion des enfants pour les poissons rouges.

Toujours acheter un seul type de ruche, les mélanges de formats sont catastrophiques du point de vue espace de rangement, stocks de matériel. Les abeilles s’adaptant à tout habitacle, choisir le modèle de ruche le plus adapté au type d’apiculture souhaité.

  • La conduite la plus simple avec les ruches à développement horizontal : Ruche Kényane
  • La conduite avec les divisibles : Langstroth (grande taille), Voirnot carrée (taille moyenne, très adaptée aux amateurs), Warré (petite).
  • La conduite au cadre avec les ruches à corps et hausses : Dadant, Langstroth, Voirnot, Alsacienne.

La désinfection des ruches

La désinfection des bois se fait avec un gros chalumeau, la buse pour souder les bandes d’étanchéité au goudron. Il faut chauffer fort car les spores de loques résistent jusqu’à 140°C, le bois doit bien brunir tant elles s’incrustent. Le propane chauffe bien plus que le butane, c’est à prendre en compte.

Pour les plastiques la désinfection se fera dans un bain de cristaux de soude à 10% (carbonate de soude) bien chaud (70°c maxi).  Puis un trempage dans un bain d’eau de javel 1 berlingot dans 4,75l d’eau.

Le plus difficile est de trouver un bac au format. Il est possible d’utiliser un bac à vendange dans lequel entrent les plateaux de sol Nicot.

Au rucher la désinfection des gants se fait dans un bain d’eau et de chlore (5 l d’eau et 2 pastilles de javel ou de chlore). Le lève cadre sera passé à la flamme du chalumeau entre chaque ruche.

Les vêtements seront lavés en machine et désinfectés par trempage durant 1/2 heure dans une eau fortement javellisée, 1 litre pour 5 litres. Ce traitement devrait être fait une fois par mois en pleine saison. Le voile sera lavé à la main. Il faut bien se rappeler que les maladies ont d’abord pour origine les pratiques de l’apiculteur.

Source : https://blog.icko-apiculture.com/dans-la-ruche-en-janvier/